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EJECT - Postproduction J+124

"Quatre jours de montage "définitif" ... il me démontre que le plus gros du travail a été fait dans le prémontage qui a duré 4 mois ... alors qu'en l'espace de 4 jours, j'ai monté 1h02mn et réussi à couper 10mn 45s ... je suis donc dans le timing des 25mn à supprimer sur 135 ... encourageant ... et comme toujours on constate l'inutilité de 3 secondes par ci, 2 secondes par là ... des plans finalement inutiles et redondants ... des séquences qui, à l'écriture du scénario, tenaient parfaitement la route, mais n'entrent plus dans le timing global du film ... donc de la cinématographie ... et d'autres séquences, en revanche, se sont définies d'elles-mêmes, immuables, complètes tant au niveau du contenu que de l'émotion justement produite par ce même contenu ... le film sera très proche de ce que j'avais, non pas imaginé, écrit, mais projeté maintes et maintes fois sur mes écrans nocturnes et insomniaques ... parfois déambulant comme un somnambule dans des cinémas imaginaires ... lorsque je monte un film, je pense toujours à cette anecdote sur Harry Cohn producteur américain de films muets et sonores ... une légende raconte qu'en salle de projection, Harry Cohn faisait asseoir quelqu'un sur un fauteuil qui grinçait. Et lors de la projection, chaque fois que le fauteuil grinçait, la monteuse avait une note le lendemain sur son bureau : "couper à ces endroits-là" ... je tente d'être, à mon humble niveau, ce fauteuil qui grince."

𝐄𝐉𝐄𝐂𝐓 - 𝐏𝐨𝐬𝐭𝐩𝐫𝐨𝐝𝐮𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐉+𝟏𝟐𝟎

"2h10 minutes plus tard, le mot magique apparait sur fond noir ... une fin ... pas la fin ... mais celle du prémontage qui donne une idée précise d'une narration déjà sensiblement dégrossie ... imaginez prendre un scénario et couper dans ses pages pour retenir la quintessence d'une histoire ... son fond ... le cinéma en étant la forme ... sinon autant écrire un roman ... il y a alors des vagues d'interrogations, des rouleaux plein d'écume théorique qui ont constitué ma connaissance du cinéma ... à travers une autre histoire, la sienne avec un grand H ... et je remercie à chaque fois les grands maîtres qui m'ont tant appris à leur insu, non pas un métier, mais un savoir-faire ... que mes film tentent de faire savoir ... alors, et bien que EJECT soit encore loin d'être terminé (montage définitif, restauration audio, montage son, SFX, sound design et VFX) je me dis que pour réussir à faire un film, il ne faut faire que ça et vouloir, sans être certain que ce film sera réussi ... mais, la proposition initiale devient, aujourd'hui, une jolie promesse ... la séquence 155, dernière du film, me faisait très peur car elle détient, en un plan, tout le secret d'EJECT ... 10 jours de travail pour un montage d'environ 5 mn ... encore à parfaire dans la version finale ... mais qui montre que ça fonctionne ! Soulagement ... Si j'ajoute 5 mn de générique de fin, nous voilà à 135mn de film ... et pour des raisons de distribution, il serait judicieux de se limiter à 110 minutes ... trouver 25 mn à enlever ... cela parait impossible ... paniquant même ... et puis si on pose la réflexion ... on se dit 25 mn à enlever sur 155 séquences ... 25 x 60 = 1500 secondes ... ce qui représente environ 9 secondes à enlever par séquence ... le calcul devient alors plus réaliste "

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𝐄𝐉𝐄𝐂𝐓 𝐏𝐨𝐬𝐭𝐩𝐫𝐨𝐝𝐮𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐉+𝟏𝟏𝟑

"Pas une fatalité ... je l'avais annoncé ... aujourd'hui les 120 mn ont été atteintes ... et l'image exacte sous la tête de lecture représentée ici ... et il reste 7 séquences à monter ... tout un dénouement ... je ne pensais pas qu'en 28 jours nous avions autant tourné ... pour une fois, ce constat d'une page de scénario = une minute de film ne s'est pas vérifié ... je le dépasse de plus de 30 minutes ... 120 mn ... probablement 130 ou 140 ... cela va être complexe de descendre sous la barre des 120 lors de l'affinement de ce prémontage en montage "définitif" ... penser à la vie ... à combien de temps cela la réduirait-elle si on y enlevait tout ce qui n'a pas été essentiel ... à moins que tout y ait été essentiel ... chaque petite chose ayant participé à l'élaboration des plus grandes ... finalement, un film c'est pas la vie ... le temps du cinéma n'est pas celui de la vie ... c'est un condensé d'images et de sons ... de rêves et de cauchemars ... perchés tout en haut de notre référentiel émotionnel ... regarde ce que je te donne à apprécier, et dis-moi si ce que tu apprécies rejoins, ne serait-ce qu'un peu, ton référentiel ... mon beau questionnement et ses nuances ... à toujours me demander ce que je peux faire pour ce long métrage ... un film c'est une ingratitude ... comme certaines personnes, à qui l'on donne tant, et qui ne vous donne rien en retour naturel d'un échange de si jolis sentiments ...

mais au moins, un film, est synonyme de partage."

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