EJECT LE FILM
𝐄𝐉𝐄𝐂𝐓 - 𝐏𝐨𝐬𝐭𝐩𝐫𝐨𝐝𝐮𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐉+𝟏𝟕𝟓
"Cette ligne d'horizon que l'on atteint jamais ... ces ambitions qui dépassent nos compétences supposées ... bras de fer entre renoncement et dépassement de soi ... remettre cent fois, mille fois le film sur la table à ouvrage ... Einstein disait que "la folie, c'est faire toujours la même chose et s'attendre à un résultat différent" ... eh bien sachez que dans le domaine des VFX, et plus particulièrement des trackers, vous pouvez appliquer la même technique dix fois et vous obtenez dix résultats différents ... le monde du numérique est très particulier, et celui des pixels encore plus ... il y a sans doute des enseignements à tirer de tout cela ... le plus évident étant qu'il faut travailler encore et encore, laisser aussi une grande part à l'improvisation qui est une forme d'inspiration, avoir l'intelligence de s'adapter pour enfin obtenir la très grande satisfaction d'une réussite que l'on pensait inaccessible ... renoncer est la plus grande des défaites, un refus de s'améliorer, la pire solution facile parmi les solutions faciles ... une zone de confort insupportable ... c'est énorme un film quand même, on s'y perd partout ... il faut alors chercher un chemin souvent éloigné de celui que le scénario avait tracé ... ce changement d'itinéraire permet de découvrir d'autres paysages ... il semble alors normal d'avoir cette jolie impression que mes films sont aussi indépendants que le réalisateur qui les porte ... "
𝐄𝐉𝐄𝐂𝐓 - 𝐏𝐨𝐬𝐭𝐏𝐫𝐨𝐝𝐮𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐉+𝟏𝟔𝟓
"Un jour je mourrai dans les cicatrices de mes films ... dans les hématomes d'une vie portée vers l'oubli. Tenter de s'inscrire dans la postérité est un lourd tribu à payer à la tranquillité d'une nécessité de sauver sa peau à la vitesse de 24 images par seconde. Je crée donc je suis, mais si je suis je prends conscience que tout cela aura une fin ... THE END ... Avec l'âge on passe progressivement d'un plan d'ensemble à des plans plus serrés, tellement serrés que la notion de hors-champs disparait ... jusqu'à se couper soi-même au montage ... qu'est-ce qui nous tient vraiment pour accepter de nous infliger autant de supplices créatifs ? ... pour la reconnaissance que l'on en a ... pourtant dans "reconnaissance", il y a "naissance" ... elle est ici la quête de l'immortalité, dans cette prétention à croire en l'importance universelle de ce que l'on fait ... alors que cette importance n'est que personnelle ... bien qu'un film soit en partie une aventure collective, un partage de sensations au tournage que le film sublime par les principes narratives qu'il parvient à mettre en œuvre ... cette "collectivité" devient l'unique raison de proposer un long métrage le plus accompli possible pour ne pas décevoir toutes celles et ceux qui lui ont fait confiance ... finir un film c'est mourir un peu tout en rêvant d'éternité."
𝐄𝐉𝐄𝐂𝐓 - 𝐏𝐨𝐬𝐭𝐏𝐫𝐨𝐝𝐮𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐉+𝟏𝟔𝟐
""Il faut toujours terminer qu'est-ce qu'on a commencé." dit Fritz Lang dans Le Mépris de Godard ... un acharnement ... mise en abîme de la violence traitée par EJECT, bien que conscient que les victimes de ces violences préféreraient sans hésitation possible celles qu'inflige un film quel qu'il soit, pauvre ou riche, à celles qu'elles subissent, elles aussi, pauvres ou riches ... à cette différence près qu'il est plus facile de se faire entendre quand on a de l'argent que quand on en n'a pas (au cinéma en tout cas) ... ce n'est pas de la jalousie car, au cinéma, la liberté est le privilège de la pauvreté ... aucune production n'aurait mis un euro dans ce film trop atypique alors que, pourtant, ce qui me semble compter aujourd'hui, c'est d'aborder des sujets de manière transversale, dès lors que cette transversalité n'est pas le prétexte de l'originalité mais sa conséquence ... EJECT ne sera pas original pour être original, il le sera de par sa réflexion préalable, son scénario et l'adaptation de ce scénario pour le grand écran ... un petit budget permet de prendre ce risque là puisque les conséquences financières sont inexistantes ... lorsque vous devez assumer 4 millions d'euros, ce risque devient plus compliqué à prendre ou, si vous souhaitez le prendre, à l'imposer ... ce n'est pas un manque d'ambition, bien au contraire, car la plus grande ambition dans la vie est d'avoir la liberté de choisir ses contraintes ... comme disait Godard : "Au cinéma, on ne fait pas ce qu'on veut, on fait ce qu'on peut, mais on fait ce qu'on veut du pouvoir qu'on a." ... personnellement, au cinéma je ne fais pas ce que peux, je fais ce que je veux, mais je fais ce que je peux de la volonté que j'ai."