journal d'une postroduction

𝐄𝐉𝐄𝐂𝐓 - 𝐏𝐨𝐬𝐭𝐏𝐫𝐨𝐝 𝐉+𝟒𝟔

Nouvelle du jour ... Variation des plaisirs ? Je ne sais pas. Le montage m'épuise psychologiquement ... Est-ce cette tension qui monte dans la dernière partie du film qui génère en moi un état d'effondrement ? L'impression de stagner. L'impression d'être en lutte contre un film qui lutte lui-même contre moi. Mais ne serait-ce pas moi qui lutte contre moi-même ? La fameuse histoire de William Wilson. Je ne sais pas si vous la connaissez. Un jour, William Wilson croise son double dans la rue. Il le suit, et décide de le tuer. Et une fois qu'il l'a tué, il se rend compte que ce n'est pas son double qu'il a tué mais lui-même. Cela peut paraître romantique et abstrait, mais je suis un peu dans cette recherche là. D'un moi qu'il faudrait tuer pour me retrouver tel que mon double m'avait promis que je serais. Alors je passe un après-midi de composition en espérant que la musique adoucisse mes mœurs intérieurs pour retrouver l'en-vie qui est en moi, dans tous les comportements de ma vie ... comme l'envie d'avant de ce temps recherché et que je sais pouvoir retrouver ...

𝐄𝐉𝐄𝐂𝐓 𝐩𝐫𝐨𝐜𝐡𝐚𝐢𝐧 𝐥𝐨𝐧𝐠 𝐦𝐞́𝐭𝐫𝐚𝐠𝐞 𝐝𝐞 𝐓𝐢𝐛𝐮𝐫𝐜𝐞 -

𝐏𝐨𝐬𝐭𝐩𝐫𝐨𝐝𝐮𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐉+𝟒𝟒

"Tu te souviens comme nos nuits étaient plus belles que nos jours ... nos censures abandonnées aux regards des chiens tous crocs dehors ... affamés ... nos nourritures échangées bouche-à-bouche énigme des sensations sur le tissu de tes bas noirs ... le désir habillé de dentelles ... des promesses jusqu'au bout d'une délicatesse aussi brutale qu'acceptée ... nos si beaux oxymores ... partagés ... abolition du temps, les phalanges accrochées aux phalanges de l'un et de l'autre ... mâchoires encastrées, têtes dévissées ... et puis ... et puis ... sans doute ... sans aucun doute et dans l'incompréhension ... les dents se sont serrées ... et puis le corps a renoncé ... la mémoire projetée sur l'écran du mépris et de l'humiliation ... l'innocence est une terrible perversion ... finalement, le pire n'est jamais décevant ... subissons ce sabotage jusqu'au bout ... tout cela devrait finir mal."

où finit le cinéma et où commence la vie ? ... un cri aux échos dramatiques ... on ne monte pas toujours le film/vie que l'on voudrait ... mais on a le choix de son étalonnage ... au cinéma et dans la vie, si on ne fait pas ce que l'on veut mais ce que l'on peut, on fait ce que l'on veut du pouvoir qu'on a ... la fatalité n'est qu'une infime partie de nos choix.

𝐄𝐉𝐄𝐂𝐓 - 𝐏𝐨𝐬𝐭𝐏𝐫𝐨𝐝𝐮𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐉+𝟒𝟐

"Timing symbolique atteint : 𝟏 𝐡𝐞𝐮𝐫𝐞 ... le montage antérieur à cette durée s'enrichit des découvertes que je fais en revoyant les rushes ... j'attendais ce moment-là avec impatience ... le film dévoile son caractère et me le révèle ... un puzzle avec des pièces qui ne semblent pas pouvoir s'encastrer les unes avec les autres ... il suffit peut-être de les tourner pour résoudre cette énigme ... l'énigme d'un film qui impose son histoire bien loin de mes tracas et de mes réelles interrogations ... bien loin de l'idée que je me faisais de ce scénario dont je suis pourtant l'auteur ... quelles surprises, bonnes ou mauvaises, me réserve-t-il encore ?"

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