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journal d'une postroduction

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EJECT - PostProd J+52

"Délivrer des informations sans trop en dire ni trop en montrer ... un film est aussi un mystère ... aussi ? ... "qu'est-ce que tu veux dire ? Est-ce aussi quelque chose d'autre ?" ... alors peut-être est-il plus précis de dire qu'un film est un mystère qui se dévoile sur grand écran ... "ah oui ? pas sur petit écran ?" - non, sur petit écran c'est un peu comme des géoglyphes sur un grain de riz ... donc je reviens au mystère qu'il faut préserver pour recevoir un film dans la totalité de ses surprises ... pourtant le mystère de son sujet n'est jamais gardé secret ... c'est dévoiler au moins 50 % de son énigme .. la surprise ne saurait être totale ... je crois que je monte, étalonne, sonorise mes films pour brouiller la cartographie de ce secret dévoilé ... pour créer une œuvre qui déconcerte car personne ne s'attend à ce que son sujet soit traité comme je le traite ... loin de moi l'idée de prétendre faire un film supérieur à celui des autres ... je fais simplement état d'une manière singulière d'imaginer la forme d'une histoire ...

Le secret de mes films est d'interroger mon labyrinthe intérieur où j'aime me perdre pour mieux tracer d'autres chemins vers la sortie.

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𝐄𝐉𝐄𝐂𝐓 - 𝐏𝐨𝐬𝐭𝐏𝐫𝐨𝐝𝐮𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐉+𝟓𝟎

"𝐂𝐢𝐧𝐪𝐮𝐚𝐧𝐭𝐢𝐞̀𝐦𝐞 jour de postproduction ... c'est basculer de l'autre côté de la vie mais avec une sérénité qui déflore la virginité d'un acte créatif au-dessus de tout soupçon ... papier froissé, comme celui de cette image, je reviens à mes frictions littéraires, ces petits textes ici et là pour qui les lira, pour qui les prendra ... pour qui ... viendra se frotter aux aspérités de ce mur qu'aucune escalada un jour pour regarder passer le drame ... je pense à elle, aujourd'hui, six pieds sous terre sans trop savoir pourquoi ... cet ange noir brulant ses ailes par les deux bouts et qui s'écrasa un soir divers sur le sol blanc d'une cocaïne en manque d'amour nasal ... ashes to ashes ... peut-être parce que le moment est venu pour moi de plonger dans le sort de Marie ... 𝐚𝐧𝐚𝐥𝐨𝐠𝐢𝐞 𝐚𝐧𝐚𝐥𝐠𝐞́𝐬𝐢𝐪𝐮𝐞 ... de ces coups de ciseaux anarchiques revendiqués de ces anciennes amours défenestrées ... qu'il était presque bon de regarder tomber d'une hauteur bien trop élevée pour des êtres humains ... en droit maintenant, à cette seconde, d'hurler la plénitude de mes rivages de sable fin même si, quelque part, ma poésie trash déversera toujours les ordures du passé sur une plage d'ossements ... rassurez-vous, il faut que j'aille très bien pour être capable d'écrire sous le hoquet de ces vieux soubresauts"

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𝐄𝐉𝐄𝐂𝐓 - 𝐏𝐨𝐬𝐭𝐏𝐫𝐨𝐝𝐮𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐉+𝟒7

"62 minutes timecode exact : 𝟎𝟏:𝟎𝟐:𝟏𝟒:𝟏𝟑... pour ? ... vivre ? survivre ? ... évoluer en clair-obscur ... peindre les lumières dessinées par mon chef op (Etienne Baduel) ... et toujours et encore interroger la cohérence ... étymologiquement, Photographier signifie "écrire avec la lumière" ... mais le cinéma, à la différence de la photo, écrit 24 images par seconde (je renvoie à Godard à ce sujet ) ... ce matin plongé dans l'écriture instinctive d'une musique et, cet après-midi, plongé dans mes recherches graphiques ... l'étalonnage doit, dans ce film, participer à la narration ... dix mille questionnements ... dix mille hésitations dans cette virtualité où, tout pouvant être redéfini à tout moment, rien ne semble jamais fini, jamais figé ... rien n'est irréversible ... il suffit de dialoguer tout au fond de soi avec ces petits murmures qui sont autant de voix contradictoires et contrariantes ... mais de "contrariantes" j'essaie maintenant de ne retenir que "riantes" ... faire danser le soleil qui est en soi ... malgré la nuit ... quelqu'un, quelque part possède cette lumière ... celle qui révèle la face cachée d'une irrépressible envie d'avancer ... coûte que coûte ..."

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