journal d'une postroduction

𝐄𝐉𝐄𝐂𝐓 - 𝐏𝐨𝐬𝐭𝐩𝐫𝐨𝐝𝐮𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐉+𝟕𝟐 -

"Aujourd'hui montage de la séquence du mariage ... elle n'était pas vraiment prévue dans le scénario ... en tout cas pas telle qu'elle apparait désormais dans le film ... Tout c'est décidé lors de la première visite d'une des maisons du tournage ... une église à proximité et nous avons alors décidé de tourner cette séquence ... voilà ... quand toutes les planètes sont alignées, il n'y a plus qu'à laisser faire ... c'était la première fois que je dirigeais autant de personnes et je tiens à remercier figurant(e)s et acteurs/actrices qui ont été exceptionnels ... toute mon équipe technique qui a travaillé un jour de congé ... à Elodie Delaforêtdesbois et Camille Trecco qui se sont occupées de réunir les figurant(e)s ...

J'ai extrait cette image ... elle me fait penser à une image de "Une femme sous influence" de John Cassavetes ... il existe un cousinage entre les deux films même si la réalisation et le style d'EJECT n'ont rien à voir avec le cinéma direct de Cassavetes ... Hier j'ai regardé les 45 dernières minutes du film (le prémontage est actuellement de 1h24mn ... et c'est encore loin d'être fini) ... de drôles d'émotions, d'étranges sensations m'ont traversées ... j'ai reçu cette partie du film avec une virginité étonnante, une réception aux aguets d'une poésie aussi "dérangeante" que "trash" ... peut-être le contexte de cette réception est-il particulier en ce moment pour moi ... ou pas."

𝐄𝐉𝐄𝐂𝐓 - 𝐏𝐨𝐬𝐭𝐩𝐫𝐨𝐝 𝐉+𝟕𝟎 ...

"une image ... évocatrice ... symbolique ... les jours qui passent dans les décombres de son silence ... une image qui n'est pas une image juste, mais juste une image ... s'y rattacher poings et mains liés ... et la tête par-dessus tout ... douloureuse mise en abîme d'un présent qui laisse aussi démuni et orphelin que les maladroites tentatives de montrer une existence torturée ... réflexe de survie tout en morsures jusqu'au sang ... repenser donc à Marie ... au besoin de se confier ... et cette saleté d'amour propre aux confessions masquées qui n'éructe que des contre-vérités comme pour mieux supporter l'insupportable et le brandir en bouclier sur la défensive ... et sans savoir dire ... et sang savoir dire ... Il y a des fleurs fanées qui n'attendent plus qu'un vase mais sans cette goutte d'eau qui le ferait déborder ... tout, toujours, est question de do-sage ... "

Tiburce - Réflexion sur la postproduction du film EJECT

𝐄𝐉𝐄𝐂𝐓 𝟔𝟎𝐞 𝐣𝐨𝐮𝐫 𝐝𝐞 𝐩𝐨𝐬𝐭𝐩𝐫𝐨𝐝𝐮𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧 - 𝟎𝟏𝐡𝟕𝟏𝐦𝐧𝟒𝟗𝐬𝟎𝟓𝐢.

"Le retour actif d'Isabelle ... un peu comme j'aime à le dire parfois me concernant : "mes jours se ressemblent mais ne se suivent pas" ... Revoir devant témoin quelques minutes dispersées dans le film et sentir cette tension permanente ... mon objectif pourrait alors être atteint, c'est-à-dire transformer le public en spectacteurs et spectactrices ... face à ce puzzle qui se met en place, où chaque petite pièce s'organise progressivement avec d'autres, mais avec la singularité d'un espace et d'un temps qui les séparent ... la dernière demi-heure sera le révélateur, comme une photographie, ... et chacun sera fixé, tel un papier sensible protégé par une lumière inactinique, à la dernière image du film ... je travaille durement à la création de cette atmosphère si particulière que la lecture du scénario ne permettait pas d'anticiper ... monter, étalonner, sonoriser est une refonte de sa propre perception initiale d'un drame ... l'émotion intérieure confrontée à des vies extérieures ... des émotions qui s'entortillent autour d'une narration sauvage cherchant sans cesse à s'échapper, et que je me dois de dompter avec des larmes ravalées pour redonner aux yeux la faculté, non pas de voir, mais de regarder car "regarder, c'est garder deux fois".

Tiburce 201123 - réflexion sur la postproduction du film EJECT -

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